La main - Haiku 2009 - Enfants

Papa je t'aime
tourne la page,
Mes mains dans les tiennes.
Ma main se ferme
le caillou ricoche sur l'eau
l'eau se réveille.
Petite main accroche la mienne
tête avidement mon sein
bébé tu es mien.
Sur le bout des doigts
je mange du pain de la confiture
avec du pain dur.
Sur le bout des doigts
un bout de gâteau
je le dévore du regard.
Sur  le bout du doigt
j'ai un pansement
le couteau était trop aiguisé.
Sur le bout des doigts
j'ai de l'encre
Sang bleu.
Griffes vernies
de la sorcière
ongles rouges.
Sur le bout des doigts
il cherche dans le noir
l'interrupteur.
Il répète, il ne sait pas
sur le bout des doigts
sa leçon pour demain.
7 x 4 = 25 , 8 x3 = 28
je ne saurai pas mes tables
sur le bout des doigts.
Sur le bout des doigts
je cherche
pour la première fois.
Une main qui cherche
entre les barreaux
trop faim.
Une fenêtre s'ouvre
une bague tombe
un amour déchu.
Ils sont cinq frères
côte à  côte
unis pour la vie.
Les mains gantées
les écharpes sont de retour
l'hiver aussi.
La baffe part
une larme coule
sur la joue rougie.
Trois gouttes rouges
une lame tranchante
main en sang.
Les mains affolées
d'une petite fille sage
appelle les secours.
Aujourd'hui j'ai cinq doigts
hier j'en avais sept
la médecine avance.
Un grand silence
un jour exceptionnel,
sur son doigt, une bague.
Petite main fripée
4 heures du matin
le bébé est né.
Obscurité profonde
nuit noire
sur le chemin de la liberté.
Sous la pluie
les mains vides
un ange pleure.
Un grand verre brillant
des mains d'enfants
des éclats par terre.
Un petit coupe-ongle
dix ongles ras
comment me gratter ?
Allongée dans l'herbe
au-dessus de la multitude
ma main.
Télé allumée
télécommande à la main
j'appuie ou j'arrête ?
Vent froid du matin
boule de neige
à la main.
Main dans la main
à travers champs
le temps d'une mélodie.
De l'or dans les mains
Des étoiles
dans les yeux.
La main glisse doucement
vole le collier
disparaît dans la nuit.
Une église
des applaudissements
l'anneau est sur le doigt.
Ton oncle s'en va
sa main qui tremble
touche sa pierre tombale.
Un enfant triste
des bleus des bosses, poing fermé
parents divorcés.
Départ
signes de main
une larme.
Les mains levées
protestations rythmées
Quimper, 15 décembre 2008.
Une gifle
un bleu après tant d'autres
un sanglot éclate.
Sur la vitre
des traces de nez et de doigt
regardent la pluie.
À poings fermés
au milieu de la nuit
il dort.
Tu la vois ma main
prête à te donner un pain ?
Tiens, en voilà un !
Sur le rebord du pont
Ma main
tient encore.
Une poignée franche
dure comme de l'écorce
une main d'homme.
Je tombe dans le vide
rattrapé au vol
sauvé par sa main.
Sauvé par la
main protectrice
de Fatma.
Parle avec ton coeur
pas seulement
avec tes mains.
Ma main a
parcouru ton visage
sans te reconnaître.
Grosses mûres
que ma main attrape
épines et jus sucré.
Deux mains
dix doigts
pour écrire le mot amour.
Tu es mon copain
tous les deux main dans la main
allons à l'école.
Un doigt, puis deux puis...
trois puis quatre puis cinq je sais
compter sur ma main.
Ma maman d'amour
quand tu me tiens par la main
j'ai plus peur de rien.
Faire une ronde
avec des milliers de mains
la paix pour demain.
Je l'ai sentie passer
sur ma joue claquer
je l'avais méritée.
Main entr'ouverte
Éclair d'envol
Liberté.