Le pied - Haiku Taol kurun 2010 - Enfants

Empreinte de pied
une minute d'attente
me voilà dans l'histoire.
Pieds dans l'eau
une peur terrible
je reviens à la surface.
Dans une mare
près des grenouilles
trois paires de pieds.
Heol, Johanne
emportés par Hélène
tout le monde dans le lavoir.
Je marche et je m'enfonce
dans le sable
tout doux.
Je marche sur l'eau
et tu marches sur l'eau
dans mon rêve.
Cric, crac croc,
mes pieds dans les feuilles mortes
splatch dans les sables humides.
Pieds tout petits
tout doux.
qui ne tiennent pas debout.
Il a réveillé les petits avec un haut parleur
la directrice court derrière
petit coureur, pieds affolés.
Mes pieds s'enfoncent
sur un tapis
de feuilles volantes.
Feuilles mortes
et croix de pierre
je suis triste.
Face à face
sourire timide
je lui fais du pied.
Eté indien
pieds en éventail
crique ensoleillée.
Petits pieds fripés
sortent du bain
éclats de rire.
Petits pas dans la nuit
enfants curieux
le père Noël arrive.
Soleil blanc
petit matin
j'ai froid.
Allongé sur une table
lumière vive
une jambe perdue à jamais.
Je suis sur la mine
je le regarde pour la dernière fois
car il me manquera.
Les saisons passent
tes pieds glacés
plus de visite.
Des gouttes de sang
sur le bout de tes pieds
danseuse à pointes.
Une tasse de thé
mes grosses chaussettes
j'ai froid.
Haute falaise
un pied dans le vide
un autre monde arrive.
La mer grignote les rochers
pas à pas
pour savourer leur extinction.
Autour du grand lac bleu
mille petites traces
elles sont là.
Trois canards
en ligne droite et bien serrés
le long de la mare.
Trou, trou ! Un loup se prépare
dans cette cour de récré
où les petits pieds sont joints.
Pieds en l'air
tête en bas
me voilà en pyjama.
Une mauvaise note
un pied au cul
une grosse trace rouge.
Un pied sous ses fesses
l'autre sous sa chaise
il pense à son avenir.
Ronde de fées
mille pieds différents
de champignons.
Mes pieds se reflètent dans l'eau
je laisse deux ou trois
traces de moi.
Pieds en l'air
pieds en bas
mission impossible.
Je suis à quarante pieds
je tremble
je risque de tomber.
Il a les pieds sur terre
et la tête
dans la lune.
Buée sur la fenêtre
paysage invisible
pas un pied à l'horizon.
Mon pied s'est enfoncé
recouvert d'or
la mer veut me le voler.
L'heure tourne
moi aussi
quel pied.
RER ligne A
je cours
les policiers derrière.
En haut de l'immeuble
je tombe
trop de dettes.
J'avance dans l'eau salée
mon corps dans la lumière
illusion du paradis.
Mes pieds s'enfoncent
jusqu'aux genoux
sables mouvants.
Tragédie
les feuilles sont mortes
je vais devoir les ramasser.
Pas à pas
je m'avance
vers le large.
Traces dans le sable
disparues
Grande marée. 
Il fait des traces
on ne les voit pas
c'est l'homme invisible.
Des petits petons
sur les poils
du tapis de bain. 
Frênes, châtaigniers, chênes
un cimetière
sous mes bottes.
Sur la plage
des étranges traces de pied
me suivent.
Devant la mosquée
des centaines de chaussures
attendent.